Vox de Christina Dalcher

Edition NIL, 2019, 427 pages

Coup de Cœur, Dystopie, féminisme, fanatisme religieux, résistance

Résumé

Jean McClellan est docteure en neurosciences. Elle a passé sa vie dans un laboratoire de recherches, loin des mouvements protestataires qui ont enflammé son pays. Mais, désormais, même si elle le voulait, impossible de s’exprimer : comme toutes les femmes, elle est condamnée à un silence forcé, limitée à un quota de 100 mots par jour. En effet, le nouveau gouvernement en place, constitué d’un groupe fondamentaliste, a décidé d’abattre la figure de la femme moderne. Pourtant, quand le frère du Président fait une attaque, Jean est appelée à la rescousse. La récompense ? La possibilité de s’affranchir – et sa fille avec elle – de son quota de mots. Mais ce qu’elle va découvrir alors qu’elle recouvre la parole pourrait bien la laisser définitivement sans voix…

Avis : Résumé

Il y a quelques mois, j’avais cédé à l ‘engouement pour le roman de Margaret Atwood : La servante écarlate. Malheureusement, ce fut une grande déception pour moi que ce soit l’histoire que pour la plume de l’autrice. Conséquence, je n’étais pas sûre de souhaiter relire un jour ce genre de roman. Néanmoins, la sortie de Vox m’a fait changer d’avis et je ne regrette pas du tout.

La plume de Christina Dalcher est incroyablement addictive, j’avais beaucoup de mal à le laisser pour aller dormir ou travailler. C’est une parfaite équilibriste, elle arrive aussi bien à nous faire rires, pleurer, horreur. Tout au long de ma lecture, je n’ai pas pu me défaire d’une impression glaçante : ces faits pourraient se produire et cela grâce à de toutes petites références aux USA de Trump.

On y sent aussi une critique du « c’était mieux avant » comme le foyer idéal est celui des années 50 avec la femme au foyer qui s’occupe du patriarche et des enfants parce que les femmes travaillant dérègle l’équilibre du monde !

Dans ce roman ce qui est gênant, dérangeant et qui amène à la réflexion, c’est de voir et d’imaginer jusqu’où une poignée de fanatiques est capable d’aller pour dominer le monde. Le paradoxe est qu’ils veulent le faire en assouvissant les femmes mais en utilisant au final leur intelligence pour y arriver. On musèle les femmes avec 100 mots puisque leurs tâches n’ont pas besoin de mots, l’école ne leur sert qu’à apprendre à compter ! C’est juste enrageant !

Tout au long du récit, on navigue entre le présent et le passé. L’on découvre par l’intermédiaire de l’histoire de Jean, comment la situation a mal tourné et comment cela s’est produit « naturellement ».

L’on ne peut pas être insensible aux différents personnages : on les hait, on les aime, on ne les comprends pas, on les juge, on les tolère … mais on ressent toujours quelques choses pour qu’ils soient les « têtes d’affiches » ou les personnages secondaires ! Ils sont tous les facettes de cette nouvelle société : l’amour, le courage, la résistance, le doute, les moutons, les exécrables, les dirigeants.

Je me suis très vite identifiée à Jean dans sa condition de femme, par ces doutes, parfois sa faiblesse, sa révolte, ses réflexions et son envie de protection pour sa famille. J’ai aimé sa relation avec Lorenzo et les conséquences sur sa force de caractère. L’opposition entre Patrick et Lorenzo est très intéressante et à la fois complémentaires. Cette opposition crée par Jean donne deux visions de cette nouvelle société. Patrick est un personnage très complexe comme la situation. Je l’ai détesté mais parfois compris. Il est extrêmement ambivalent tout comme son fils Steven. Il est l’exemple parfait de l’endoctrinement.

5/5

Ce roman fut un énorme coup de cœur bouleversant, et qui laisse aux lecteurs une sensation de révolte et de mal-être ! Une envie de tout faire pour cela ne se produisent jamais ! Je ne peux que vous le recommander !

Je vous souhaite de très belles aventures livresques !

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